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Le chômage en France a connu une baisse significative au cours des cinq dernières années, atteignant un niveau jamais vu depuis les années 1970. Cependant, cette amélioration ne s’est pas traduite par une résolution complète du problème de l’emploi. Nous sommes confrontés à un paradoxe de plus en plus difficile à comprendre pour les citoyens.
D’un côté, les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur, peinent de plus en plus à trouver les salariés dont elles ont besoin, avec plus de 3 millions d’intentions d’embauche identifiées en 2023. De l’autre côté, de nombreuses personnes, certaines sans emploi depuis des années, luttent pour retrouver du travail. Malgré la mobilisation collective en faveur de l’inclusion, de la formation et de l’emploi, la situation demeure complexe.
La France compte de nombreux acteurs, du gouvernement aux organisations régionales, locales, publiques, associatives et privées, engagés dans la résolution de ce problème. Le professionnalisme et le dévouement de ces acteurs sont remarquables, mais le système fonctionne depuis trop longtemps en silos, créant des doublons, des trous dans la raquette et des ruptures de parcours. Cela entraîne des surcharges administratives, des coûts de coordination élevés et une perte de temps pour la relation humaine.
Face à cette situation, il est temps de faire le pari de la coopération et de l’investissement social plutôt que de créer de nouvelles institutions. La diversité des enjeux à traiter, tels que la formation, l’emploi, la mobilité, la santé et le logement, nécessite une approche collaborative et la simplification des processus. Cela permettra de mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque personne et entreprise, en évitant une réponse unique imposée depuis Paris.

Pour concrétiser cette nouvelle approche, Pôle emploi devra évoluer pour devenir France Travail, un opérateur chargé d’organiser la collaboration et l’efficacité collective, en collaboration avec l’État, les collectivités et les partenaires sociaux. Les missions locales, spécialisées dans l’accompagnement des jeunes vers l’emploi, constitueront « France Travail Jeunes », tandis que Cap Emploi continuera de s’occuper des travailleurs handicapés.
Ce choix s’accompagne d’un meilleur investissement social, en offrant un accompagnement plus rapide et personnalisé aux demandeurs d’emploi et aux entreprises. Il vise à créer des emplois durables et à financer le modèle social français.
France Travail servira de porte d’entrée pour toutes les personnes en recherche d’emploi, en veillant à la coopération entre les acteurs, à la simplification des processus et au partage des données et des indicateurs. L’objectif est de favoriser un dialogue régulier entre tous les acteurs, d’éclairer la prise de décision et de responsabiliser chaque contributeur.
En résumé, la France fait face à un paradoxe de l’emploi malgré une baisse du chômage. Pour résoudre ce problème complexe, il est temps de coopérer, d’investir socialement et de simplifier les processus pour mieux répondre aux besoins des citoyens et des entreprises. France Travail sera le catalyseur de cette transformation, avec l’objectif ultime de créer davantage d’emplois et de renforcer notre modèle social.