FÉVRIER 2024

EMPLOI & SENIOR

REVUE DE PRESSE #16

Un retour à l’emploi difficile après 55 ans ?

Au programme de la 2eme revue de presse de l’année, commençons par Ouest France qui nous précise par l’intermédiaire du ministre de l’Economie qu’en “France, on est vieux de plus en plus jeune. Dès 45 ans, on bascule dans la catégorie des seniors. 55 ans a des allures de déroute. C’est à cela que pensait Bruno Le Maire lors de la cérémonie des vœux en évoquant cette année 2024 qui le verra basculer dans ce monde où plus rien ne semble possible. Absurde, reconnaît-il. C’est aussi un véritable gâchis humain et financier.”

Les échos commentent “la négociation sur l’emploi des seniors et le rôle des partenaires sociaux qui vont finir de balayer l’ensemble des sujets de la négociation sur un « pacte de la vie au travail ». Ils se sont vus jeudi et vendredi derniers pour finir de balayer les nombreux sujets contenus dans la négociation sur le « pacte de la vie au travail » que le gouvernement leur a demandé d’ouvrir. Ne reste plus que le Compte épargne temps universel (CETU), qui sera abordé le 23 février.”

Source : Freepik

Le Parisien reprend les déclarations du patronat qui demande “la création d’un CDI senior. Ce contrat serait proposé aux 60 ans et plus, avec une fin déterminée par l’âge de départ à la retraite à taux plein du salarié. Mais la mesure emblématique souhaitée par le patronat est loin de faire l’unanimité.

Le défi à relever, fixé par l’exécutif dans la foulée de la réforme des retraites, est particulièrement ambitieux : redresser le taux d’activité des 60-64 ans, de 33 % actuellement à… 65 % à l’horizon 2030.”

Source : Istock

France info nous partage les propos du “gouvernement qui envisage une nouvelle réforme de l’assurance chômage, pour en durcir les droits, et alors que les discussions entre syndicats et patronaux sur l’emploi des seniors sont toujours en cours, une question se pose : les seniors sont-ils encore nombreux à travailler ? Là-dessus, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarité, Catherine Vautrin, et la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, partagent un même constat. « Aujourd’hui, 33% des 60-64 ans sont en emploi, vous m’accorderez qu’il y a un peu de marge », a lancé la ministre sur France 2. « La France a le taux d’emploi des seniors parmi les plus faibles des pays de l’OCDE, il est deux fois moindre que la moyenne », a affirmé de son côté Sophie Binet.?”

Source : Xerfi

Marianne de Cidrac, Directrice des Opérations chez IPECA, dans un article paru sur le site Morgan Philips partage son expérience sur l’embauche des seniors dans un marché du travail compétitif et en constante évolution. Malgré les préjugés liés à l’âge et les obstacles internes, elle a su trouver des opportunités en CDI à un stade avancé de sa carrière. Selon elle, les seniors apportent une expérience, des compétences et des qualités humaines précieuses, qui peuvent contribuer grandement au bien de l’entreprise et de ses collègues.

Pour rester pertinent, Marianne de Cidrac conseille aux seniors de rester à jour sur les outils technologiques, d’interagir avec des jeunes et d’éviter de se replier sur le passé. Travailler avec d’autres générations offre des avantages uniques, comme une contribution altruiste et bienveillante, ainsi qu’une guidance plus habile et tolérante envers les imperfections des plus jeunes.

Source : France Sénior

Juri Travail décortique la « Loi plein-emploi ».qui devait être discuté dans le cadre du projet de réforme « loi plein-emploi« . Le 14 novembre 2023, ce texte a été adopté, mais le 16 novembre 2023, le Conseil constitutionnel a été saisi d’un recours contre celui-ci par les députés socialistes, écologistes, communistes et de La France insoumise.

Le texte a finalement été publié le mardi 19 décembre 2023 (1), mais il revient finalement aux syndicats et aux patronats de trouver des solutions tangibles sur ce sujet.

Première étape, le ministère du Travail a communiqué aux syndicats et au patronat, le 21 novembre 2023, un « document d’orientation » en sens, dont les principales lignes directrices seraient les suivantes : 

  • augmenter l’emploi des seniors : l’objectif du Gouvernement serait de maintenir ces travailleurs à leur poste et d’atteindre le « plein-emploi des seniors », soit 65 % des 60 à 64 ans en activité en 2030. Plusieurs pistes seraient envisagées : favoriser l’accès à la formation, améliorer les conditions de travail, aménager les fins de parcours professionnel ou mieux lutter contre les discriminations liées à l’âge, etc. ;
  • relever les bornes d’âge concernant l’indemnisation du chômage des seniors, pour prendre en compte le recul de l’âge légal amorcé par la réforme des retraites ;
  • mieux lutter contre l’usure professionnelle, et prévenir la pénibilité au travail ;
  • faciliter les reconversions professionnelles ;
  • créer un « compte épargne temps universel », qui devrait permettre au salarié ne disposant pas d’un compte épargne temps via son entreprise ou sa branche, de pouvoir y épargner ses jours de congé non pris, afin de pouvoir les utiliser, quel que soit leur employeur. 

Les organisations de salariés et d’employeurs ont 4 mois pour tenter de parvenir à un accord.

Source : Opinion Indeed

France travail nous explique que Le taux d’emploi des seniors – à savoir les 55-64 ans – a augmenté de 45 % en quinze ans. Un chiffre réconfortant. Pourtant, une partie des seniors en activité est en réalité dans une situation d’emploi précaire. En effet, selon une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), en 2019, près de 5 % des seniors étaient en situation de sous-emploi, autrement dit en temps partiel subi ou au chômage technique ou partiel ; et plus de 7 % étaient salariés en contrat temporaire. De plus, en 2020, 489 000 personnes de 50 ans ou plus restent sans emploi. Or, en tant que salarié senior, vous représentez une réelle valeur ajoutée pour les entreprises, et de plus en plus de dispositifs au service de l’emploi des seniors se créent pour faire se rencontrer vos compétences et les besoins des employeurs ! Parmi eux, le travail à temps partagé, qui permet aux personnes éloignées de l’emploi de retrouver une activité, et aux petites entreprises de profiter de compétences à un coût moindre. Ce dispositif représente de nombreux avantages et, d’après le baromètre 2020 du travail à temps partagé, 94 % des collaborateurs inscrits dans ce dispositif sont satisfaits de leur situation professionnelle.

Source : Freepik

Alternative économique évoque le souhait du gouvernement d’atteindre le plein emploi. “En ce début d’année 2024, l’exécutif veut désormais s’attaquer aux seniors et les remettre au travail. Le taux d’emploi des 60-64 ans était de 33 % en 2022 en France (contre 46,6 % pour l’Union européenne). Le gouvernement veut mettre les bouchées doubles et atteindre les 65 % d’ici à 2030. Pour y arriver, des négociations se sont ouvertes entre les partenaires sociaux et doivent se terminer fin mars. Si elles débouchent sur un accord national interprofessionnel (ANI), les propositions pourront être reprises dans une loi fin 2024. Des pistes sont d’ores et déjà évoquées : index senior, temps partiel, contrat spécifique ou encore formations. « Mais quelles que soient les mesures qui seront choisies, elles n’ont de chances d’aboutir que si elles intègrent des dimensions qui ne sont pas purement quantitatives, prévient l’ergonome et statisticien Serge Volkoff. Les dispositifs doivent intégrer des aspects de conditions et d’organisation du travail, de répartition des tâches et de parcours professionnels. » A observer les chiffres qui concernent les seniors, ce rappel fait d’autant plus sens. Leurs situations sont très variables, mais ils restent nombreux à ne pas avoir accès à la formation, à subir du temps partiel, voire à n’être ni en emploi ni à la retraite.vEt ils n’ont toujours pas la capacité de forcer un employeur à leur ouvrir les portes de l’entreprise. Faire peser toute la responsabilité sur les salariés âgés est une impasse. Les entreprises les boudent largement lorsqu’il s’agit de les recruter et elles restent promptes à les licencier.”

Source : Dares

Décision Achat partage les chiffres d’Oasys Mobilisation, selon lequel l’employabilité des seniors est un enjeu RH central cette année. Le cabinet de conseil et de formation en management a récemment publié son cahier des tendances RH 2024, qui a été réalisé grâce à la contribution du think tank d’Oasys Mobilisation qui réunit 14 DRH d’entreprises. L’emploi des seniors fait partie des quatre tendances mis en avant. Celle-ci soulève plusieurs défis, alors que plus d’un senior sur deux témoigne avoir vécu une forme de discrimination liée à son âge à travers des remarques désobligeantes voire une mise à l’écart, selon l’étude « Les seniors au travail » réalisée en 2023 par l’IFOP.

Source : Public senat

Centre inffo veut “Repenser l’emploi des seniors au travers du sujet de la négociation interprofessionnelle en cours, l’emploi senior souffre de freins au recrutement et d’un déficit d’implication des entreprises dans la gestion de carrière des plus de 45 ans. Dans un contexte de pénurie de compétences, Experconnect invite à sortir du cadre pour valoriser autrement l’expertise des profils les plus expérimentés.   

En France, le taux d’emploi des seniors fait toujours partie des plus faibles en Europe. Il faut dire que nous revenons de loin. A partir des années 1970, les politiques publiques ont favorisé leur sortie du marché du travail pour lutter contre le chômage de masse à l’aide de différents dispositifs de préretraite. Face au déséquilibre des régimes de retraite, le crédo change à partir des années 2000 et la plupart d’entre eux sont abandonnés. Mais le mal était fait. Les politiques de ressources humaines investissent en priorité sur les parcours de leurs jeunes talents et délaissent trop souvent la gestion de carrière des plus de 45 ans. Aujourd’hui, le vieillissement de la population active, la pénurie de compétences et la dernière réforme des retraites imposent de prendre le sujet à bras-le-corps. Dans certaines filières à cycle long particulièrement sensibles comme le nucléaire ou le ferroviaire, les conséquences se font encore sentir. « Les effets de la pyramide des âges et des départs à la retraite anticipés privent les entreprises de compétences et de savoir-faire précieux. L’impact en matière de performance a été sous-estimé dans de nombreuses industries », confirme Gilles Effront, co-fondateur d’Experconnect.”

Source : Eurostat

Selon l’institut Montaigne, “les questions sociales occupent une place notable dans le discours de politique générale du nouveau Premier ministre. Elles vont nourrir un agenda social fourni dans un contexte toujours difficile. Les prochains textes normatifs de réforme traitant des questions sociales, attendus avant l’été, après l’été et en fin d’année, devront contribuer à répondre à la fois à l’objectif présidentiel de plein-emploi et aux mutations du rapport au travail des Français. L’évolution sémantique de l’intitulé du ministère désormais détenu par Catherine Vautrin pourrait, en ce sens, sembler contradictoire avec une ligne volontariste : du ministère du « Travail, du Plein emploi et de l’Insertion », on est passé à celui du « Travail, de la Santé et des Solidarités ».

Cette réforme, ce sont les négociations entre les partenaires sociaux au niveau national et interprofessionnel entamées le 22 décembre 2023 et dont l’aboutissement est programmé fin mars 2024 qui en dessineront les premiers contours. Les partenaires sociaux doivent réfléchir à l’emploi des seniors, à la mise en place du compte épargne-temps universel et aux reconversions, à partir d’un document d’orientation « Pacte de la vie au travail » transmis par le gouvernement. Viendront ensuite un éventuel nouveau document de cadrage sur l’assurance chômage si la trajectoire financière dévie et, en fonction des résultats de cette négociation, une réforme du droit du travail à l’automne puis enfin une refonte de plusieurs règles relatives au minima sociaux et au SMIC avant la mise en place d’un congé parental rénové !”

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