Décembre 2023

EMPLOI & SENIOR

REVUE DE PRESSE #14

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L’employabilité des seniors, toujours une priorité en 2024 ?

Au programme de la revue de presse du mois de décembre 2023, la fédération France sénior s’est vue invitée par l’intermédiaire de notre secrétaire générale Chantal Guillaumie au 13/14 de France Inter avec pour thématique comment améliorer l’emploi des séniors ?

“La France fait figure de très mauvais élève. A peine 56% des plus de 55 ans travaillent et 36% seulement si on regarde la catégorie 60-64 ans.

Aujourd’hui ces séniors bénéficient à partir de 55 ans d’une indemnisation chômage plus longue mais ça pourrait changer puisque nous allons travailler plus longtemps en raison de la réforme des retraites. Le gouvernement veut repousser l’âge d’accès à cette indemnisation spécifique.

En revanche, il propose aux partenaires sociaux de s’accorder sur un nouveau pacte de la vie au travail. Syndicat et patronat ont commencé à plancher et se donnent jusqu’à mi-mars pour trouver un accord.

Alors où sont les freins ? Quelles pourraient être les solutions ?”

réécouter l’émission en podcast avec le lien suivant :

Commençons par faire un état des lieux  avec un article de Tissot éditions de Valérie Macquet “L’emploi des seniors progresse jusqu’à 60 ans, puis baisse au-delà” dans laquelle elle reprend  “La dernière étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail, relative à l’emploi des seniors en France, a été publiée en janvier 2023. Elle portait sur l’année 2021 ; voici quels en étaient les points clés :

  • des taux d’emploi et d’activité au plus haut depuis 1975 : si le taux d’emploi des personnes de 55 à 64 ans a augmenté de façon progressive depuis le milieu des années 70, il a effectué un véritable bond entre 2014 et 2021, avec une progression de 7,7 points. En 2021, 56 % des 55-64 ans possédaient un emploi et 59,7 % étaient en activité ;
  • mais le taux d’emploi est en forte diminution après 60 ans : il tombe même à moins de 20 % après 64 ans !
  • le taux français est inférieur à celui de l’UE : l’Union européenne, stimulée par la Suède et l’Allemagne (respectivement : 76,9 % et 71,8 %), affiche en effet un taux d’emploi moyen des seniors de 60,5 % ;
  • plus de travailleurs à temps partiel : entre 55 et 64 ans, les personnes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel ; un type de contrat qui augmente d’ailleurs avec l’âge, surtout pour les seniors qui cumulent retraite et emploi ;
  • comme partout, des disparités hommes-femmes ! En effet, le taux d’emploi chez les femmes de 55 à 64 ans est de 54,3 % contre 57,7 % pour les hommes. Un écart existe aussi en ce qui concerne le taux d’activité, qui est de 57,9 % pour les femmes et 61,7 % pour les hommes. Les femmes sont également davantage à temps partiel : 32 % contre 11 % des hommes, et en « sous-emploi » : 7,8 % contre 4,3 % pour les hommes. Enfin, le taux de chômage est légèrement plus faible chez les femmes seniors : 6,1 % contre 6,5 % chez les hommes… Cela ne signifie pas pour autant qu’elles travaillent plus ; les statistiques indiquent qu’elles sont tout simplement plus fréquemment « inactives » sans pour autant être retraitées.

Réalisée par l’institut Ipsos pour l’association À Compétence Égale,,elle décrit l’évolution de leur place dans l’entreprise. Et là, le constat est moins réjouissant ! « Difficulté d’intégration dans des équipes plus jeunes », « faible adaptation aux nouvelles technologies », « faible temps restant avant la retraite » : tels sont les trois facteurs de réticence le plus souvent évoqués par les recruteurs lorsqu’il s’agit d’embaucher un profil « senior ». Et d’évoquer également des difficultés d’intégration, la résistance aux changements organisationnels et un manque de compétences numériques… En bref, l’étude souligne assez largement les nombreux freins qui demeurent quant à la perception d’employabilité des seniors.

Source : France senior ®

Alors que va s’ouvrir la négociation entre syndicats et patronat sur l’emploi des seniors, FO réaffirme ses positions dans un article de Michel Beaugas paru le 21 décembre. La proposition de la Confédération Générale du Travail – Force Ouvrière (FO) vise à renforcer le maintien dans l’emploi des travailleurs seniors, en mettant l’accent sur plusieurs points clés.

  1. Renforcer le maintien dans l’emploi des travailleurs seniors
  • Prendre en compte la pénibilité avant la fin de carrière:
    • FO critique le manque d’ambition de la réforme des retraites et propose d’aller au-delà des améliorations actuelles.
    • Insiste sur le droit à la reconversion professionnelle et à un départ anticipé ou temps partiel pour les travailleurs exposés à des risques professionnels.
    • Souligne le retard de la France par rapport à d’autres pays européens dans la prise en compte des risques professionnels.
  • Renforcer la formation continue:
    • Propose un entretien professionnel biennal et sexennal dès 40 ans avec une augmentation de la fréquence des entretiens.
    • Implique les acteurs de la formation professionnelle (OPCO, CPNE, AtPro, CARIF OREF, CEP) pour accompagner les salariés.
    • Insiste sur la reconnaissance des qualifications et des savoir-faire tout au long de la carrière.
  • Adapter les fins de carrière et améliorer les conditions de travail:
    • Suggère des congés de fin de carrière, des temps partiels senior, et encourage le télétravail adapté.
    • Prône la retraite progressive encadrée par le salarié, avec des heures orientées vers le tutorat et la formation des jeunes.
    • Demande le rétablissement du contrat génération pour favoriser l’embauche simultanée de jeunes et de seniors.
  • Sanctionner les licenciements et améliorer les conditions de travail:
    • Revendique une cotisation forfaitaire en cas de licenciement de seniors et encourage des dispositifs d’aménagement des fins de carrière.
    • Appelle à une adaptation individuelle au poste de travail et à des dispositifs de retraite progressive.
  • Prendre en compte des conséquences du réchauffement climatique:
    • Recommande des mesures en cas de forte chaleur, avec l’intervention d’ergonomes pour analyser les postes de travail.
  • Encourager différents mécanismes financiers:
    • Propose des changements d’indemnités en temps, des négociations de rachat de trimestres, et un suivi médical renforcé dès 55 ans.
  • Renforcer la mobilité volontaire sécurisée et lutter contre les stéréotypes:
    • Propose d’élargir la mobilité volontaire sécurisée aux entreprises de moins de 300 salariés.
    • Encourage des mécanismes spécifiques de lutte contre les stéréotypes et discriminations.
  1. Favoriser l’embauche des travailleurs seniors:
  • FO préfère des objectifs chiffrés minimaux pour le taux d’emploi des seniors dans les entreprises, avec des sanctions financières en cas de non-respect.
  • Suggère de renforcer les aides au recrutement des seniors, conditionnées à leur engagement jusqu’à la liquidation de leurs droits à retraite à taux plein.

Source : © Stephane AUDRAS/REA

Info social RH publié le 20.12.2023 par Gilmar Sequeira Martins un article sur les conditions de travail en reprenant l’actualité 2024 et précisant que les partenaires sociaux se réunissaient le 22 décembre pour entamer de nouvelles négociations sur trois sujets complexes : l’emploi des seniors, le compte épargne-temps universel (CETU), et l’usure professionnelle. Matignon a émis une lettre de cadrage sur le « nouveau pacte de la vie au travail », préconisant une négociation par thématique. L’équilibre des finances publiques est une ligne rouge pour le gouvernement, surtout avec la nécessité de réduire le déficit budgétaire de 4,9 % en 2023 à moins de 3 % en 2027.

Les points de vue divergent parmi les partenaires sociaux, avec des organisations d’employeurs préférant négocier tous les sujets en une seule fois, tandis que certaines organisations syndicales soutiennent une approche thématique. L’U2P, côté patronal, insiste sur la difficulté des TPE à offrir un reclassement, prônant une réponse mutualisée au niveau interprofessionnel pour l’usure professionnelle. La CPME propose la révision des règles de l’assurance-chômage et un « CDI senior » avec des cotisations réduites pour favoriser le recrutement et le maintien des seniors dans l’emploi.

La CFDT, du côté syndical, souhaite éviter la monétisation du CETU et insiste sur son utilisation tout au long de la carrière. Elle propose également des aménagements en deux volets pour les fins de carrière, incluant un rendez-vous à mi-carrière liant formation professionnelle, compétence et santé au travail, ainsi qu’une négociation sur l’emploi des seniors dans les entreprises. La négociation pourrait également aborder la pratique courante des « retraites Unedic », où les salariés sont licenciés à un âge permettant de bénéficier d’indemnités chômage jusqu’à la retraite.

Source : Service Public

Le Monde dans son article “Les partenaires sociaux lancent la négociation sur l’emploi des seniors” Par Bertrand Bissuel  et Thibaud Métais  Publié le 22 décembre 2023 évoquent également les partenaires sociaux qui entament des négociations sur l’emploi des seniors, huit mois après la réforme des retraites en France. L’objectif est de conclure un « nouveau pacte de la vie au travail » proposé par Emmanuel Macron, centré sur l’emploi des seniors, les reconversions professionnelles, la prévention de la pénibilité, et la création d’un compte épargne-temps universel (CETU). La première réunion visait à établir le calendrier et la méthode, avec des discussions sur le fond prévues en janvier 2024. La feuille de route gouvernementale vise à atteindre le « plein-emploi des seniors » avec un taux d’activité de 65% pour les 60-64 ans d’ici 2030, contre 36,2% en 2022. L’impact sur les finances publiques est une contrainte majeure.

Source : jen-theodore/unsplash

BFM TV dans une chronique du 22/12/2023 édité par Anne-Katell Mousset revient sur Le patronat qui veut des allègements de charge. “En effet, une autre mesure, elle aussi poussée par Bercy, est celle de mettre en place un contrat à temps partiel, réservé aux plus de 55 ans. Un salarié passerait ainsi au 4/5ème, il travaillerait à 80% d’un temps plein, tout en percevant 90% de son salaire et en cotisant à 100% pour sa future retraite.

Le patronat a également des suggestions à faire lors de ces négociations. Il propose de réduire les charges patronales sur l’emploi des séniors, avec en contrepartie l’obligation de conserver le salarié jusqu’à sa retraite, faute de quoi, elle remboursera les allègements de charge.

Enfin, d’autres mesures pourraient revenir sur la table, comme la création d’un index senior qui avait été retoquée par le Conseil Constitutionnel. Il s’agit là d’évaluer les entreprises sur la capacité à embaucher et à former les séniors, mais cette fois, les syndicats exigeront des sanctions pour les entreprises les moins vertueuses.”

Source : BFM TV

Dans un article paru le 5 janvier par ACTU.FR au travers de la plume de Johann Foucault. Ce dernier aborde les difficultés des seniors à trouver ou à maintenir un emploi en France malgré une augmentation continue du taux d’emploi des 55 ans et plus. Actuellement, seulement 57% des personnes de 55 à 64 ans sont employées. Les obstacles incluent la surreprésentation des seniors parmi les chômeurs de longue durée, la suppression de politiques publiques favorables à leur emploi, et des préjugés persistants. La réforme des retraites entrée en vigueur en septembre 2023 vise à corriger cette situation, mais ses effets se feront sentir dans plusieurs années. Des freins tels que la perte d’employabilité liée à l’âge et des opportunités de formation limitées contribuent aux difficultés des seniors. Les discriminations liées à l’âge, selon une étude de Malakoff Humanis, sont également un problème, avec des remarques, des mises à l’écart et des discriminations en matière de rémunération. Pour favoriser l’emploi des seniors, l’index senior, obligeant les entreprises à publier leur taux d’employabilité des 55 ans et plus, est mis en place, et le gouvernement encourage le cumul emploi-retraite avec un dispositif incitatif expérimental de CDI senior pour les personnes de 60 ans et plus inscrites à Pôle emploi depuis au moins 1 an.

Source : L’emploi des seniors reste faible par rapport à celui de nos voisins européens. (©Annastills / Adobestock)

Dans le prolongement de la responsabilité du sous-emploi des séniors , L’article paru dans le journal de LA CROIX écrit par Alban Azzopardi aborde le problème persistant du sous-emploi des seniors en France, soulignant que bien que le taux d’emploi des 55-64 ans augmente, il reste en retard par rapport à la moyenne européenne. L’auteur met en lumière deux principales raisons évoquées par les recruteurs : la question sensible de la rémunération, avec une tendance à associer l’avancement en âge à une progression salariale, et les ruptures générationnelles au sein des entreprises, où certains doutent de la capacité des seniors à s’adapter rapidement aux évolutions du monde du travail. L’article insiste sur le rôle crucial des entreprises pour changer cette dynamique, en intégrant l’intergénérationnel comme un aspect bénéfique, et en repensant le cadre professionnel pour favoriser l’agilité, notamment avec des contrats courts liés à des missions spécifiques.

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