Les tensions sur le marché du travail (disparités départementales et régionales de tension par métier)

Dans un contexte économique en constante évolution, le marché du travail français fait face à des tensions croissantes dans de nombreux secteurs. Ces tensions, qui varient selon les métiers, résultent principalement d’une inadéquation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre. Ce phénomène touche particulièrement les seniors, dont l’expérience et les compétences pourraient pourtant constituer une réponse précieuse à ces défis.

La Fédération France Senior, consciente de ces enjeux, s’engage à promouvoir l’employabilité des travailleurs âgés et à adapter les parcours professionnels pour répondre aux besoins du marché. Notre mission est de valoriser le potentiel des seniors et de les aider à se positionner comme une solution viable face aux pénuries de main-d’œuvre qualifiée.

L’origine des tensions varie d’un métier à l’autre. Elle provient surtout de l’intensité des embauches dans le bâtiment et d’un déficit de main-d’œuvre disponible pour les métiers pré-cités.

La plupart des métiers de l’industrie et de la maintenance sont en tension. À l’exception des ouvriers non qualifiés, ces professions exigent souvent des compétences et formations spécifiques et manquent de main-d’œuvre ; pour les métiers d’ouvriers, les conditions de travail sont également souvent contraignantes.

Datavisualisation

La carte interactive en bas de page vous permet de découvrir les disparités départementales et régionales de tension par métier et les indicateurs pour 13 régions, 100 départements et 186 métiers.

Pour caractériser le déséquilibre entre les offres d’emploi émanant des entreprises et les demandes d’emploi en provenance des personnes en recherche d’emploi, la Dares et Pôle emploi ont élaboré un indicateur synthétique de tension, établi à fréquence annuelle depuis 2011 et décliné par métier, de l’échelon national au niveau départemental. Cet indicateur prend en compte, pour chaque métier et dans chaque zone géographique, le niveau des difficultés de recrutement anticipées par les employeurs, les offres d’emploi rapportées au nombre de demandeurs d’emploi, et la facilité qu’ont les demandeurs d’emploi à sortir des listes de Pôle emploi. Une hausse de l’indicateur correspond à un accroissement des tensions.

Cet indicateur synthétique est accompagné de six indicateurs complémentaires pour tenir compte des divers facteurs à l’origine des tensions. Ils permettent d’identifier les causes possibles des tensions et des difficultés de recrutement : fréquence élevée des besoins de recrutement, conditions de travail ou d’emploi peu attractives, manque de main-d’œuvre disponible, décalage entre les compétences requises par les recruteurs et celles détenues par les personnes en recherche d’emploi, ou désajustement géographique entre la demande et l’offre de travail.

Source : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/

En 2022, les tensions sur le marché du travail continuent d’augmenter dans la très grande majorité des métiers et atteignent leur plus haut niveau depuis 2011. Elles demeurent particulièrement fortes dans ceux de l’industrie, du bâtiment, de l’informatique et des télécommunications, ainsi que pour les infirmiers.

Au total, 8 métiers sur 10 sont en tension forte à très forte en 2022. L’intensité d’embauches et le manque de main-d’œuvre disponible contribuent nettement à cette hausse. 

Les tensions augmentent fortement dans les métiers exercés au sein des secteurs encore très affectés par les contraintes sanitaires en 2021 : c’est notamment le cas des métiers de l’hôtellerie et de la restauration (serveurs, employés et maîtrise de l’hôtellerie ou apprentis de cuisine par exemple) mais également des agents de sécurité, des caissiers ou de certains métiers des transports (conducteurs sur rail ou employés des transports et du tourisme). Les tensions y retrouvent, voire y dépassent, leur niveau précédant la crise sanitaire. Elles s’accroissent également dans certains métiers du soin: aides-soignants, infirmiers ou sages-femmes. À l’inverse, à rebours de la hausse généralisée, les tensions sont en baisse pour les cadres de la banque et des assurances.

 

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