JANVIER 2023
EMPLOI & SENIOR
REVUE DE PRESSE #4
Au programme de cette quatrième revue de presse, une actualité chargée ce mois-ci. Rarement la thématique de l’employabilité des séniors n’a été aussi reprise dans les médias au travers du prisme sous-jacent de la réforme du système des retraites engagé par le gouvernement.
Débutons par un rappel de certaines données rappelés sur le site Les Echos
“Le taux d’emploi des seniors a connu plusieurs ajustements depuis les années 1970 . En 1975, 49 % des seniors travaillaient puis leur présence sur le marché de l’emploi a progressivement diminué jusqu’à la fin des années 1990. En 1983, quand l’âge légal de départ est passé de 65 à 60 ans, leur taux d’emploi est descendu à 38 %.”
La banque des territoires rappelle qu’avant le chômage, c’est d’abord l’inactivité qui caractérise la situation des seniors à l’approche de l’âge de la retraite. Concernant 14,8% des 55 ans, elle touche quasiment un quart des personnes âgées de 60 et 61 ans (respectivement 24,7% et 24,5%). Les « chômeurs » au sens de l’Insee, c’est-à-dire les personnes qui se déclarent immédiatement disponibles pour reprendre un emploi, représentent 4,1% des seniors âgés de 60 ans en 2021.”
20 minutes se pose la question de comment adapter le travail des seniors en fin de carrière ? en proposant au travers du syndicat UFML d’adapter les postes de travail et favoriser la formation :
« Il y a des activités professionnelles qui usent les corps, plante le Dr Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’Union française pour une médecine libre (UFML). Ce qu’il faut, c’est penser l’âge en termes d’adaptation des postes, ne pas considérer qu’on peut exercer son travail de la même manière à 25, 45 ou 65 ans. On ne peut pas demander à une aide-soignante qui porte ses patients toute la journée et a le dos cassé après quelques années d’exercice, de travailler dans les mêmes conditions jusqu’à 64 ans, insiste le médecin. Si on n’adapte pas les postes de ces salariés qui atteignent un âge où le travail les fatigue, c’est une impasse ».
Source : Sénat
RMC -BFM revient sur les annonces du projet de réforme du gouvernement qui “prévoit de rendre obligatoire la publication d’un index sur l’emploi des seniors. Les entreprises de plus de 300 salariés seront sanctionnées financièrement si elles ne rendent pas ce chiffre public a confirmé lundi Olivier Dussopt, le ministre du Travail.” et ajoute par l’intermédiaire de “Dominique Carlac’h, vice-présidente et porte-parole du Medef, que la contrainte financière pour les entreprises n’est pas une solution. Il faudrait selon elle, au contraire, accompagner les entreprises.
« Une solution avec le bâton ne fonctionnera pas. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, il faut un plan avec une solution par branche en contrôlant l’avancée des objectifs. Et ça, ça peut fonctionner », juge-t-elle.”
Crédit : Adobe Stock
Toujours sur l’idée de l’index séniors, La tribune nous précise que celui-ci vise à favoriser le maintien des séniors en emploi, le système obligerait les entreprises à renseigner l’accès à la formation des plus de 55 ans, ainsi que leur mobilité professionnelle, ou encore les aménagements du temps de travail possible. Il s’agirait d’un dispositif qui évaluerait comment l’entreprise prépare ses seniors à la dernière partie de leur carrière. Selon le gouvernement, il devra tout à la fois traiter la question de l’embauche mais aussi des déroulements de parcours professionnels des seniors.(…)et “Tant pis, si le Medef n’est pas content.”
BFM Business reprend les arguments Olivier Dussopt, ministre du Travail, en octobre dernier sur BFM Business. « L’objectif du plein emploi n’est atteignable que si on améliore le taux d’emploi des seniors », et que selon les directeurs des ressources humaines (DRH), l’âge est en effet l’un des premiers critères de discrimination dans les entreprises. L’employabilité des seniors représente donc plus que jamais un enjeu majeur.” tout en rappelant que « Le taux d’emploi des seniors augmente depuis 2000, en lien avec les réformes des retraites allongeant les durées de cotisation puis reculant l’âge d’ouverture des droits. Entre 2000 et 2021, le taux d’emploi et le taux d’activité des seniors progressent respectivement de 25 et 27 points, soit en moyenne un peu plus d’un point par an » détaille la Dares dans son dernier rapport.
Source : Dares
L’opinion au travers du journaliste Guillaume Cairou reprend la proposition de la création d’un “Index Séniors persévère dans la mauvaise direction “en se plaçant en arbitre des bonnes pratiques, en considérant les entreprises comme fondamentalement mauvaises. (…) Plutôt que de concevoir les entreprises comme forcément hostiles à l’emploi des seniors, il revient aux pouvoirs publics d’élaborer une réelle stratégie de maintien de ces derniers sur le marché du travail, en les intégrant pleinement dans les transformations amorcées de notre pays.”
La dépêche traite de l’interdiction des plans de départ roulants en citant les propos d’un ministre sans la citer selon lequel
“ Sur le travail des seniors, nous ne sommes pas au bout du chemin. L’un des points auquel on ne s’attaque pas ce sont ces grandes entreprises qui ont toutes un plan de départ volontaire roulant. C’est choquant », ainsi l’interdiction de ces plans de départs pourrait figurer, non pas dans le texte sur les retraites, mais dans la loi travail qui sera débattue au printemps.”
Senior actu évoque des pistes pour l’emploi des seniors
Selon le journaliste Serge Guérin “Il n’y a pas de solution unique : des pistes existent pour favoriser l’emploi des seniors et encore plus, celui des femmes qui sont doublement pénalisées. Il s’agit d’abord –et cela vaut pour l’ensemble des âges- de (re)donner du sens au travail. L’être humain est un « animal social » a besoin de se sentir utile et reconnu.
Sur un plan plus technique, pensons aussi à des incitations fiscales spécifiques à l’emploi des seniors et à développer une approche plus souple du départ à la retraite. Dans les années 1980, l’économiste Dominique Taddéi proposait déjà, une retraite à la carte où le salarié senior pourrait progressivement réduire son temps de travail.”
En matière d’action en faveur de l’employabilité des séniors, Le Télégramme nous partage les propos de l’économiste Hippolyte d’Albis,
“si la situation s’améliore, il faut continuer à valoriser le travail, notamment par la formation.” puis relève une note positive en expliquant que l’on va parfois un petit peu vite en comparant les systèmes de retraites et en disant que ces différences pourraient expliquer le taux d’emploi des seniors. La féminisation de la main-d’œuvre, l’augmentation du niveau de compétences ont été très favorables à l’accroissement du taux d’emploi des seniors.”
Source : Sénat
Pour conclure, Sud Ouest revient sur l’urgence de l’employabilité des séniors avec ce “triste bilan de l’emploi des seniors en Charente-Maritime : En septembre 2022, Pole emploi recensait 16 169 demandeurs d’emploi de + de 50 ans (Catégorie A, B et C). Ces seniors dont 45 % seulement sont indemnisés, comptait ainsi 31,1 % des chômeurs sur le département. Et même 32,3 % si on se limite à la catégorie A.
L’urgence générale n’est donc plus du seul fait des retraites mais bien d’un changement profond de système et de mœurs en France.
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