DECEMBRE 2022

EMPLOI & SENIOR

REVUE DE PRESSE #3

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Ce mois-ci dans notre revue de presse, France Stratégie publie une étude “Sorties d’emploi des seniors et difficultés de recrutement par profession” dans laquelle il précise qu’entre 2013 et 2019, on constate une hausse plus marquée (+3%) des départs pour raisons de santé, chômage ou inactivité.

L’express se pose la question : “Faut-il vraiment décaler l’âge du départ à la retraite pour réduire le déficit du système ? 

Avec d’un côté le oui du gouvernement, qui a depuis longtemps tranché et présentera le 10 janvier une réforme qui risque d’embraser à nouveau la France. De l’autre ; le pas forcément, d’une étude publiée en juin dernier par la chaire Transitions démographiques, transition économique, rattachée à Sciences Po. La formule magique proposée ? “Augmenter d’abord le taux d’emploi des seniors de 55 à 64 ans de dix points, ce qui pourrait nous éviter de passer par un long tunnel de grèves et de manifestations. 

« Notre propos n’est bien entendu pas de laisser penser qu’il n’y a pas de débat à avoir sur l’âge de départ à la retraite, mais de remettre au centre des discussions cet enjeu essentiel et un peu oublié de l’emploi des seniors« , explique l’économiste Jean-Hervé Lorenzi responsable de l’étude.”

De son côté, le quotidien JHM reprend les propos du ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion Olivier Dussopt. Selon lui, le gouvernement veut « créer un index senior qui sera négocié dans chaque branche », pour tenir compte de la pyramide des âges du secteur professionnel concerné, et publié par les entreprises de plus de 50 salariés. 

« Cela permettra de valoriser les bonnes pratiques mais aussi de sanctionner les mauvaises, et nous réfléchissons à une éventuelle pénalité pour ceux qui ne rempliraient pas cette obligation de publicité », a poursuivi le ministre.

Le ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion Olivier Dussopt à l’issue du conseil des ministres. LP/Arnaud Journois

L’uzine nouvelle nous rappelle que cet  index senior, est défendu depuis 2019 par l’Association nationale des DRH (ANDRH), mais a été rejeté par le Medef. « Il ne s’agit pas d’y associer des pénalités, comme pour l’index égalité femmes hommes, précise Benoît Serre, le vice-président délégué de l’ANDRH. Mais en imposant l’examen de certains indicateurs, l’index changera la culture des entreprises sur les seniors.» Ces indicateurs seraient le taux de mobilité interne des plus de 55 ans, leur taux de formation et leur part dans les recrutements.

Les Echos nous révèle que “trois Français sur quatre jugent que le recul de l’âge légal de départ à la retraite n’augmentera pas le taux d’emploi des seniors, selon un sondage Elabe.

Plus “précisément, trois Français interrogés sur quatre estiment que repousser l’âge légal n’améliorera pas le taux d’emploi des seniors, dont 38 % pas du tout et 37 % pas vraiment. Les sympathisants d’Emmanuel Macron ne sont pas en reste : seuls 40 % de ceux qui ont voté pour lui au premier tour de la présidentielle y croient.”

Les Echos dans un second article nous précise les raisons historiques qui expliquent le taux d’emploi des 60-64 ans de seulement 35 %.

“En France, depuis les années 1970, les seniors sont une variable d’ajustement. A cette époque, les pouvoirs publics, les entreprises et les salariés ont mis en place un modus operandi qui convenait à toutes les parties : les retraites anticipées permettaient aux salariés de jouir dans des conditions rêvées d’une retraite à moins de 60 ans, les entreprises pouvaient faire leurs licenciements dans des conditions attractives, et elles allégeaient leur masse salariale en recrutant des jeunes moins coûteux.

Mediapart déclare que l’âge est « un frein majeur » du retour à l’emploi.

“Le piège du chômage durable et de la précarité se referme davantage sur les plus âgées. Aujourd’hui, 1,5 million de demandeuses et demandeurs d’emploi ont plus de 50 ans. Cela représente un quart (26 %) des inscrits à Pôle Emploi. La moitié le sont en catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, selon les chiffres publiés en novembre 2022.”

 

UMR s’appuie sur les données Eurostat de 2019 en précisant le décalage avec les autres pays d’europe et que “malgré l’augmentation du taux d’emploi des seniors depuis 2001, la France reste en-deçà de la moyenne européenne et surtout du niveau de l’Allemagne. Un faible taux d’emploi réduit le montant des recettes publiques et pèse sur la croissance. “

Dans un article passionnant de Look Travel , on apprend que Sophie de la Roche “après perdu son poste de cadre dans les achats du groupe hôtelier Accor à l’âge de 54 ans, la dirigeante française a envoyé plus de 400 CV en deux ans et demi avant de décrocher un autre poste. En tant que travailleuse âgée, dit-elle, « j’avais l’impression que ma candidature n’était même pas vraiment envisagée ». Elle a fini par rejoindre un réseau de cadres supérieurs et a trouvé un poste dans un groupement de métiers de l’industrie. « Je suis convaincue que le fait que le responsable du recrutement soit également plus âgé a aidé », a-t-elle déclaré. “

L’article reprend ensuite les propos de Shruti Singh, spécialiste du vieillissement et de l’emploi à l’OCDE (Taux d’emploi par groupe d’âge)

« La France a beaucoup investi dans la formation ces dernières années mais ce n’est pas assez efficace », a-t-elle déclaré. 

« Il a probablement aussi besoin d’incitations financières pour que les entreprises maintiennent les personnes âgées dans l’emploi, tout comme il subventionne l’apprentissage des jeunes travailleurs. » 

Selon Teepy Job, un vent nouveau souffle sur les entreprises françaises. En effet , “les Français sont désormais la population la plus âgée d’Europe, bien qu’il soit l’un des pays les plus jeunes d’Europe dans son ensemble. C’est un phénomène nouveau, qui signifie que la population active vieillit et que les entreprises doivent s’adapter à cette nouvelle réalité. En France, les seniors représentent plus de 45% de la population active et cette proportion atteindra 50% d’ici 2030.” 

Puis il nous liste les nombreux avantages des séniors en activité : “Les employés seniors sont très motivés et fiables, et ils peuvent être une grande source de connaissances et d’expérience. Ils constituent également d’excellentes références pour les jeunes employés, qui se tournent souvent vers leurs aînés pour les guider dans leur carrière. La loyauté des travailleurs seniors est un autre avantage : les seniors sont moins susceptibles de quitter l’entreprise que les travailleurs juniors.”

Ce mois de décembre est donc riche d’enseignements. De nombreux articles, sondages, enquêtes et rapports sont parus en cette fin d’année 2022 pour nous éclairer sur l’employabilité des séniors.

 

Par exemple le site Senioractu fait référence à la première étude de Mercer France,  qui vient de publié une enquête en novembre auprès des entreprises françaises* afin de dresser un état des lieux de leurs problématiques en matière de gestion des seniors, de l’information donnée à leurs salariés sur la retraite et de leur connaissance des dispositifs d’aménagement de fin de carrière.

 

Il en ressort de nombreux enseignements ; en voici les principaux :

 

  • “plus de la moitié (52%) des entreprises interrogées ont des problématiques liées à leur pyramide des âges. La préoccupation majeure : l’anticipation des départs en retraite, entraînant, de fait, un problème de transmission des savoirs et de recrutement.
  • Seulement 42% des répondants fournissent des informations sur la retraite à leurs salariés alors que, selon les données de la DREES (2022), les seniors sont mal informés sur le sujet de façon générale
  • 51% des entreprises interrogées n’ont pas mis en place de mesures de Transition Emploi-Retraite”

*87 entreprises participantes (Industrie : 55% – Services : 16% – Commerce : 9% – Banque/Assurance : 9% – Autres : 11%)

 

Enfin pour conclure ce tour d’horizon de l’actualité de l’emploi des séniors pour 2022, nous terminerons par les nombreuses propositions faites par les français lors d’un sondage “Les Français et l’emploi des seniors” réalisé par l’Institut Montaigne comme :  

 

  • des aides aux entreprises qui les recrutent; 
  • des sanctions pour celles qui les licencient;
  • l’abaissement de l’âge de départ à la retraite;
  • des aménagements du type temps partiel et cumul emploi-retraite.

Si vous souhaitez continuer à explorer cette thématique, nous vous invitons à regarder la série de webinaires de l’#APEC en Replay ici  ou sur la chaîne Youtube Semaines de l’Évolution Professionnelle.

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SOURCES

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